Sur un plateau passent des faisceaux de lumières,
qui révèlent les corps traversants
ça tend l’espace toute cette matière
ça travaille comme du bois sec sous la neige
À 7 ans, j’ai construit une table assez bancale avec quelques piquets cloués sur une planche. Cette expérience a révélé en moi l’importance de penser avant de faire, et de faire pour construire sa pensée.
Le décor selon moi, c’est avant tout un terrain de jeu. Un terrain pour les acteur·ices, mais aussi pour les lumières. Il faut pouvoir peindre des images, mettre les corps en présence, et que ces deux éléments, corps et espace, parviennent à s’unir, à jouer ensemble.
Je suis attiré par la chose qui résiste, qui m’échappe. À 13 ans, je veux devenir tailleur de pierres, puis cinéaste ou ingénieur du son. Mes études sont un mélange de cela, entre architecture et cinéma.
Je rencontre la scénographie plus tard, et avec elle le théâtre. Je décide alors de me former en scénographie à Duperré et à la Sorbonne Nouvelle puis à l’ENS de Lyon en Master II Dramaturgies où je travaille notamment sur Novarina.
Ce qui m’attire, c’est le renouvellement qu’apporte chaque projet. Je m’appuie sur mes expériences mais je cherche toujours ce que je n’ai jamais réalisé. J’essaye de m’adapter aux différentes problématiques de chaque création ; architecture, modèle de production, budget, contraintes temporelles.
Je travaille sur la conception des scénographies, mais aussi sur les créations vidéo. Il m’arrive de combiner et de penser les deux conjointement. J’aime aussi construire moi-même certains éléments qui nécessitent une recherche particulière.
Finalement je ne suis pas très loin du tailleur de pierre qui cherche sa forme, et assez proche du cinéaste qui travaille son cadre. C’est comme cela que j’aime travailler l’espace ; composer, forger, recomposer.